mercredi 12 mars 2014

Taille de la vigne : voici un des premiers principes à respecter

Bruno Michal, sur les conseils de son ami viticulteur Alain Gueneau, à Sancerre, a présenté dernièrement un exposé sur la taille de la vigne aux membres des Coteaux.


Une séance à laquelle assistait plus d’une vingtaine de vignerons au fil de la soirée et qui annonce bien sûr la taille prochaine de la vigne, le samedi 15 mars, à laquelle tous les membres des Coteaux sont conviés.

Bruno Michal a réalisé un exposé fort bien agencé, qui a su déjouer les pièges de la complexité en présentant de manière simple et limpide tous les petits secrets de la taille d’un cep. Il est depuis longtemps reconnu dans le vignoble français qu’une taille adroite empêche au maximum le risque d’asphyxie du pied de vigne : car un pied maladroitement taillé à chaque printemps, est un pied dont les cicatrices de coupe vont systématiquement perturber la circulation de la sève dans le cep.


En effet, chaque coup de sécateur peut avoir une influence très néfaste sur la bonne circulation de la sève, car ledit coup de sécateur provoque une cicatrice, dit « cône de dessèchement », qui va empiéter le plus souvent jusqu’au centre du cep, obligeant la sève à se détourner de ses vaisseaux conducteurs pour poursuivre son chemin.
Ce détour se fait naturellement, mais on comprend bien que plusieurs coups de sécateur maladroits, qui multiplieraient des cônes de dessèchement – autrement dit des bouchons – rapprochés entre eux, peuvent finir par occulter complètement le passage de la sève ! Et ce, jusqu'au dessèchement progressif du pied lui-même, jusqu’à ce qu'il finisse par mourir.


C’est pourquoi la vigne est une plante qui a besoin d’être respectée si l’on veut qu’elle vive longtemps. Il faut donc limiter au maximum l’influence des blessures que représentent les tailles annuelles sur le cep pour une circulation optimale de la sève. On sait par ailleurs qu’une vigne non taillée peut vivre plus d’un siècle...

Le premier conseil divulgué par notre amis Bruno, et qui conditionne la longévité d’un pied de vigne, est donc celui qui montre où positionner précisément le sécateur lorsque l’on coupe une branche.

Pour faire simple, il faut être en retrait du tronc à une distance différente selon qu’il s'agit d’une branche de l’année ou d’une branche secondaire – âgée de deux ans ou plus.

1/ pour une branche de l’année : on coupe au ras du tronc mais en veillant à ne pas supprimer l’empattement.


2/ Pour une branche secondaire (2 ans ou plus) : on coupe à une distance du tronc égale à la section de ladite branche – donc de manière à ce que l’onglet qui restera soit de 1 ou 2 centimètres (voir schéma). Ainsi la cicatrice sera suffisamment extérieure au tronc pour ne pas venir perturber le passage de la sève en son centre.


Plus complexe est le choix des branches à couper chaque année, car il s'agit notamment de prévoir déjà celle qui fera du raisin l’année suivante ! Bien sûr, tout en évitant les coupes maladroites qui pourraient nuire au bon passage de la sève...

Bref, considérons qu’un petit cours de rattrapage s’impose et il sera proposé pour les membres n’ayant pu assister à l’exposé de Bruno Michal, le samedi 15 mars directement sur place à la vigne.
Rendez-vous à 15h.